Monday, February 23, 2015





Localité d’Aghroud au nord d’Agadir
Les ayant-droits réclament équité et justice
Depuis déjà quelques années, les villageois de la localité d’Aghroud, relevant de la commune rurale de Tamri, à environs une quarantaine de kilomètres sur le littoral, au nord d’Agadir, revendiquent, haut et fort, la légitimité de leurs terres dont ils ont hérité plus de sept siècles, à l’ère des Zaouias, des Chorfas et des décrets royaux du Sultan Moulay Ismail.
Ils sont aujourd’hui plus de 300 foyers, éparpillés sur plus de 600 hectares, gagnant leur vie par les revenus de la pêche artisanale et des cultures champêtres. Jusqu’à présent, ils menaient leur train-train de vécu quiet et paisible, au moment où, un beau matin de l’année 2008, la Société Marocaine de l’Ingénierie Touristique (SMIT), descendante de la défunte Société Nationale de l’Aménagement de la baie d’Agadir (SONABA), s’est accaparée ces immenses surfaces et s’est préssée à les titrer, sauf deux patelins, en l’occurrence Aghroud Oufella et Tigmi Oughroud. Cette démarche de l’Etat a été entreprise, à l’insu des occupants légitimes de ces terres dont l’appartenance ancestrale remonte à plus de 700 ans  et dont l’aménagement s’est accompli, par consentement du président de la commune, à travers des attestations administratives dûment signées. Les superficies terriennes qui constituaient le seul abri des populations et l’unique ressource de vie, auraient été donc «confisquées» par cet organisme pour ce que l’on appelle communément «utilité publique». Sans faire appel aux bornes et délimitation des propriétés, ni procédure d’expropriation encore moins souci d’indemnisation, cette institution ne se serait même pas donnée la peine d’avertir les habitants concernés ni se concerter à propos de leur sort. De même, on relèvera que nombre d’acquéreurs de lots se trouvent, du jour au lendemain, « dépossédés » de leurs acquisitions, puisque la SMIT avait tout «raflé», y compris la zone forestière que les petits paysans des parages exploitaient dans la production de l’huile d’Argane. Quelques années plus tard, précisément en 2011, la machine de la démolition avait ravagé ces lieux, suite à la campagne de lutte contre les habitats non réglementaires. Là encore, les populations avaient enduré les affres de ces mesures d’assainissement qui avaient émaillé tous points similaires de la préfecture. Il est à noter également que le rapport de l’expertise judiciaire, objet de dossier n° 710/12 de la SMIT, a confirmé que les deux douars, choisis par la partie plaignante comme étant en état de «transgression», appartenaient bel et bien aux habitants de droit, par le truchement d’anciens documents et dahirs. Ces terres tenaient lieu de logements et de champs d’exploitation agricole rustique et d’opportunité de travail dans le domaine de la pêche artisanal. Naturellement, vu l’expansion de ces contrées, des unités d’habitat, aussi bien de ce côté comme de l’autre, s’étendent, tout en gardant l’harmonie des bâtisses et la cohérence des passages, dotés pareillement de courants électriques, à l’instar de tous les villages avoisinants. A cet égard et vu les données irréfutables de l’expertise, il conviendra de signaler que les habitants, objet de la requête fomentée à leur encontre, a eu gain de cause en première instance, en attendant verdict du recours. Il va sans dire enfin, que les terres «saisies» d’une manière unilatérale, ne sont pas, jusqu’ici, exploitées et d’aucuns se demanderaient alors de l’utilité de cette «occupation» qui fait fi flagrant à l’utilité publique, sans aucune préoccupation des intérêts des ayant-droits, depuis l’ère ismaélienne.

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