Localité
d’Aghroud au nord d’Agadir
Les
ayant-droits réclament équité et justice
Depuis
déjà quelques années, les villageois de la localité d’Aghroud, relevant de la
commune rurale de Tamri, à environs une quarantaine de kilomètres sur le
littoral, au nord d’Agadir, revendiquent, haut et fort, la légitimité de leurs
terres dont ils ont hérité plus de sept siècles, à l’ère des Zaouias, des
Chorfas et des décrets royaux du Sultan Moulay Ismail.
Ils sont
aujourd’hui plus de 300 foyers, éparpillés sur plus de 600 hectares, gagnant
leur vie par les revenus de la pêche artisanale et des cultures champêtres.
Jusqu’à présent, ils menaient leur train-train de vécu quiet et paisible, au
moment où, un beau matin de l’année 2008, la Société Marocaine de l’Ingénierie
Touristique (SMIT), descendante de la défunte Société Nationale de
l’Aménagement de la baie d’Agadir (SONABA), s’est accaparée ces immenses
surfaces et s’est préssée à les titrer, sauf deux patelins, en l’occurrence
Aghroud Oufella et Tigmi Oughroud. Cette démarche de l’Etat a été entreprise, à
l’insu des occupants légitimes de ces terres dont l’appartenance ancestrale
remonte à plus de 700 ans et dont l’aménagement s’est accompli, par
consentement du président de la commune, à travers des attestations administratives
dûment signées. Les superficies terriennes qui constituaient le seul abri des
populations et l’unique ressource de vie, auraient été donc «confisquées» par
cet organisme pour ce que l’on appelle communément «utilité publique». Sans
faire appel aux bornes et délimitation des propriétés, ni procédure
d’expropriation encore moins souci d’indemnisation, cette institution ne se
serait même pas donnée la peine d’avertir les habitants concernés ni se
concerter à propos de leur sort. De même, on relèvera que nombre d’acquéreurs
de lots se trouvent, du jour au lendemain, « dépossédés » de leurs
acquisitions, puisque la SMIT avait tout «raflé», y compris la zone forestière
que les petits paysans des parages exploitaient dans la production de l’huile
d’Argane. Quelques années plus tard, précisément en 2011, la machine de la
démolition avait ravagé ces lieux, suite à la campagne de lutte contre les
habitats non réglementaires. Là encore, les populations avaient enduré les
affres de ces mesures d’assainissement qui avaient émaillé tous points
similaires de la préfecture. Il est à noter également que le rapport de
l’expertise judiciaire, objet de dossier n° 710/12 de la SMIT, a confirmé que
les deux douars, choisis par la partie plaignante comme étant en état de
«transgression», appartenaient bel et bien aux habitants de droit, par le
truchement d’anciens documents et dahirs. Ces terres tenaient lieu de logements
et de champs d’exploitation agricole rustique et d’opportunité de travail dans
le domaine de la pêche artisanal. Naturellement, vu l’expansion de ces
contrées, des unités d’habitat, aussi bien de ce côté comme de l’autre,
s’étendent, tout en gardant l’harmonie des bâtisses et la cohérence des
passages, dotés pareillement de courants électriques, à l’instar de tous les
villages avoisinants. A cet égard et vu les données irréfutables de
l’expertise, il conviendra de signaler que les habitants, objet de la requête
fomentée à leur encontre, a eu gain de cause en première instance, en attendant
verdict du recours. Il va sans dire enfin, que les terres «saisies» d’une
manière unilatérale, ne sont pas, jusqu’ici, exploitées et d’aucuns se
demanderaient alors de l’utilité de cette «occupation» qui fait fi flagrant à
l’utilité publique, sans aucune préoccupation des intérêts des ayant-droits,
depuis l’ère ismaélienne.
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